vendredi 18 novembre 2016

Le combat des chefs : premier tour de la primaire de la droite et du centre


Les élections américaines ne m’ont pas permit de suivre d’aussi près que je l’aurais souhaité la campagne de la primaire de la droite et du centre (que je vais simplement noter PDC).  Je voulais tout de même partager mon analyse après avoir visionné les trois débats, parcouru succinctement quelques gros titres de la presse internet et écouté les émissions de France inter « l’Esprit public ».

Mon point de vue sera donc celui d’un observateur extérieur.

Dans cet article, je vais revenir rapidement sur les enjeux avant de résumer mon impression générale des derniers débats, classer les candidats et me livrer à quelques opinions et prédictions concernant les résultats !



1)    Les enjeux


Si je devais retenir deux enseignements principaux de la victoire de Donald Trump, cela serait que la demande populaire de changement est forte, et que les primaires comptent énormément.

Elles comptent car elles vont décider d’une partie non négligeable de l’équation qui déterminera les élections Françaises. Le vainqueur de la PDC sera probablement un des deux choix sur lesquels devront se porter les électeurs lors du second tour. Les thèmes abordés peuvent influencer la campagne présidentielle et définir les thèmes qui ressortiront, par opposition, des primaires de la gauche.

Avec un président à 16% d’opinion favorable, une gauche extrêmement divisée qui devrait présenter aux moins quatre candidats au premier tour, auquel il faut ajouter le cas Macron, il semble clair que les chances de la droite de se retrouver au second tour son particulièrement élevés. Du moins intuitivement.

Or, l’élection de 2017 semble plus que jamais déterminante pour l’avenir du pays. Les défis qui se posent sont de nature historique, et la récente élection de Donald Trump ne fait que renforcer ce constat. Outre un taux de chômage élevé et un endettement qui laisse peu de marge de manœuvre, c’est sur la scène internationale que se pose les principaux enjeux. La menace de la Russie, du terrorisme, les millions de réfugiés qui se bousculent aux portes de l’Europe, une Union Européenne au bord de l’implosion, la lutte contre le réchauffement climatique remise en question par l’élection américaine et un Etat d’Urgence qui semble se prolonger indéfiniment, sans oublier les nouvelles technologies qui posent un défi considérable sur l’emploi, la cohésion sociale et les libertés individuelles... les sujets graves ne manquent pas.

Devant cette liste non exhaustive, qu’est-ce  les différents candidats ont à offrir ? Quelles sont leurs différences principales ?

2)    Principaux enseignements à retenir des débats


Les médias semblent avoir rapidement résumé les débats à des exercices ennuyeux et se sont arrêtés sur les querelles de personnes plus que sur le fond des discours.

Je trouve cela déplorable, car en réalité de nombreuses choses capitales ont été dites ou débattues durant les quelques sept heures d’antenne.

Voici, débat par débat, ce que je retiens :

Le premier débat, très technocratique, a renforcé l’idée de départ : un grand virage à droite sur le plan économique et social, et des différences dans les détails et les styles plus que dans les grandes orientations.

Tous les candidats sont d’accord pour :

Supprimer les 35 heures, supprimer l’ISF, baisser les impôts sur le revenu, baisser les impôts sur les sociétés, baisser les cotisations patronales, rendre les allocations chômages dégressives et les minima sociaux sujets à contrepartie, réduire drastiquement le nombre de fonctionnaire, mettre en cause ou marginaliser le rôle des syndicats, augmenter l’âge de départ à la retraite et de manière générale pratiquer une politique de l’offre en abaissant massivement les charges des entreprises (y comprit des très grandes).

Les plus « honnêtes » comme Fillion veulent financer ces baisses drastiques d’impôts par les suppressions de fonctionnaires tout aussi drastiques et une hausse de TVA ; les moins rigoureux admettent ne pas chercher à respecter les règles de Maastricht des 3% de déficit.

Un programme social et économique que l’on peut considérer comme « ultra libéral » (1).

Les différences seraient difficiles à lister ici, mais je voudrais tout de même signaler les principaux points qui semblent départager les candidats.

1)    L’immigration et la sécurité

Nous avons deux camps. D’un côté Sarkozy et Copé qui se livrent à ce qu’il faut bien appeler du populisme en proposant des mesures choc mais aux effets forcément insignifiants car ne concernant que des cas particuliers, et derrière tout cela beaucoup de bruit et de propos que le front national se permet de juger extrémiste (sic).

De l’autre, Alain Jupé et NKM, qui se retrouvent obligé de constater que les lois en places et les outils actuels sont parfaitement adaptés à la lutte contre le terrorisme et l’immigration illégale, tout en remettant en cause le manque de moyen.

Au delà des propositions des uns et des autres, ce sont les mots et les discours tenus qui différent énormément. Jupé incarne le camp du dialogue, du rassemblement et du vivre ensemble. Sarkozy celui du populisme, de la surenchère et de la peur (comme si la gauche n’avait pas suffisamment fait dans ce domaine).

A la lumière de la campagne de Donald Trump, je ne peux m’empêcher de voir de grandes similitudes dans les moyens et les mots déployés par Sarkozy pour arriver à ses fins. C’est clairement ce principal clivage avec Jupé que nous ont vendu les médias lors des dernières semaines.

Deux autres candidats sortent du pack :

Fillion, via un programme très libéral, veux supprimer entre 500 et 600 mille postes de fonctionnaire et abaisser dans des proportions sans précédent les charges sur les entreprises. Il affiche une russophilie que les experts qualifient d’inquiétante (2). Bien entendu, vouloir faire de Poutine un allié est un vœux louable, par pur intérêt géostratégique et pour éviter une escalade guerrière d’autant plus dangereuse que Donald Trump va accéder à la maison blanche. Mais croire que Poutine va se contenter d’une poignée de main lorsqu’on sait qu’il a tout intérêt (pour se maintenir au pouvoir) à entretenir un rapport de force conflictuel avec l’occident relève au mieux de la naïveté, au pire de l’aveuglement.

On notera également que Nathalie Kosciusko Morisset (NKM) cherche à séduire la jeunesse. Elle est la principale candidate à s’inquiéter du réchauffement climatique (ne lâchant pas ses mots depuis que Sarkozy à tenu des propos climato sceptique digne de Donald Trump) et semble la seule candidate à avoir pris la mesure de la réalité des nouvelles technologies.

Ce premier débat n’avait pas mentionné les principaux défis qui encadrent pourtant tout le reste : la politique étrangère en Afrique et Moyen-Orient, l’Union Européenne et le réchauffement climatique.

Le second débat fut de loin le moins regardable. Autant la modératrice du premier avaient été particulièrement efficace, autant les deux femmes conduisant le second furent en tout point catastrophiques. Interrompant sans arrêt les candidats, tentant de les monter les uns contre les autres et affichant un sourire déplacé, comme s’ils s’agissait d’une émission de télé réalité.

Leur choix de traiter les thèmes polémiques, souvent amené par Sarkozy, comme la place du centre dans la primaire n’a pas laissé de place aux sujets majeurs évoqués plus haut. Il en ressort que l’homme fort est décidément Fillion, et que l’exercice ne favorise pas Sarkozy qui s’est trouvé attaqué de toute part.

J’en vien donc directement au troisième débat, décisif.

Une fois de plus les médias parlent d’un débat ennuyeux (3). Au contraire, ce dernier rendez-vous m’a pour ma part passionné.

Commençons par mentionner une fois pour toute l’incroyable amateurisme des modérateurs. Interrompant sans cesse les différents candidats, tentant de les monter les uns contre les autres sans succès, balayant les sujets majeurs comme l’avenir de l’Europe pour ramener des polémiques sur le tapis,  rappelant le temps de parole constamment pour les laisser finir avec des disparités conséquentes... leur manque de professionnalisme a exaspéré les candidats à tel point que le débat à faillit tourner à un affrontement modérateur/candidat. La palme revient à Jean Pierre Elkabbach, ignorant son sujet, posant des questions basés sur des idées fausses et se permettant de railler les candidats avec un mépris incroyable.

Malgré le niveau lamentable des journalistes, les deux heures trente de débats furent riches en enseignement.

1)    L’élection de Donald Tump

Certains candidats se livrèrent à des commentaires déplorables, utilisant la victoire du milliardaire pour conclure que la fin justifiait les moyens (sic). Personne ne juge opportun de condamner le personnage et ses penchants racistes, sexistes, homophobes et xénophobes. Jupé et Fillion prennent tout de même de la hauteur en analysant les conséquences en matière de politique européenne et étrangère dans le nouveau monde qui s’annonce.

2)    L’attitude face au FN.

N’en déplaise à NKM, la droite n’appellera pas à voter contre le FN en cas de second tour PS-FN aux présidentielles, ou lors des législatives. Certains ont botté en touche (Jupé) d’autres sont allés jusqu'à mettre le front de gauche et le FN sur un pied d’égalité pour justifier leur position de ni-ni (Copé). Une belle leçon de défense des valeurs républicaines...

3)    La politique étrangère

Autre sujet capital qui a vu certains candidats (Copé en tête) se livrer à des simplifications monstrueuses, tandis que d’autres ont fait preuve de leur total incompréhension de la nature des relations diplomatiques en critiquant par exemple les concessions symboliques accordés à la Turquie (pour éviter qu’ils nous envoient trois millions d’immigrés syrien pour l’instant pris en charge dans des camps de réfugiés turques). L’amateurisme affiché, pour des raisons populistes je l’espère, par la plupart des candidats, n’est guère rassurante. Sans surprise, Jupé, Sarkozy et Fillion semblent (dans l’ordre) les candidats qui maitrisent le mieux ces sujets.


4)    L’Europe

Enfin, on en parle, malgré les tentatives de Pujadas d’éluder le sujet. Impossible de résumer en quelques lignes les sujets abordés, mais la volonté de mettre en place un nouveau leadership et le simple fait de reconnaître l’importance de l’enjeu sont bienvenus. Les candidats restent tout de même très évasifs et ne semblent pas capables de diagnostiquer la cause sociale qui explique le sentiment anti européen qui habite les peuples d’Europe et explique le Brexit. On a discuté de la nécessité ou non d’un nouveau traité sans pour autant remettre en question les politiques d’austérité, de libre-échange et l’absence de vision commune aux pays membres. L’Europe pour faire face au États-Unis plutôt qu’à la Russie, et pour défendre les intérêts commerciaux plus que les peuples, voilà ce que je retiens à titre personnel.

La lutte contre le dumping fiscal pratiqué par l’Allemagne, l’Irlande et les pays de l’est est également critiquée. Comme quoi, quand on pose les bonnes questions on commence à toucher à des choses intéressantes.

5)    Le réchauffement climatique

Sarkozy n’aura pas osé le contester de nouveau. L’affirmation de devoir tenir une ligne ferme face aux États-Unis est rassurante. Le salut de la planète pourrait venir des européens (et des chinois) si Trump essaye de remettre en cause la COP21. Une position unanime et ferme qui est bienvenue compte tenu du danger majeur que représente le réchauffement climatique, et le risque sans précédant que fait peser la présidence de Trump sur le climat.


6)    Les nouvelles technologies

Sujet capital et enfin (brièvement) évoqué.  Les candidats ne se distinguent pas réellement mais le simple fait de voir pointer le revenu universel comme solution à la disparition inévitable de nombreux emplois, remplacé par des algorithmes et des machines (dans l’industrie mais également dans des professions comme le journalisme !) est bienvenu.

7)    Le commerce international

On ressent l’effet Trump. Le libre échange à tout va sans compromis semble avoir fait son temps. Alors que les USA viennent d’offrir un contrat à Alstom de plusieurs milliards de dollars en exigeant que les trains soit fabriqués aux USA (ce qui à conduit à la proposition de fermeture de l’usine d’Alsace) et que des fleurons de l’industrie française comme Technip sont rachetés par des intérêts américains pourtant bien plus petit financièrement, entendre des hommes politiques contester cette désindustrialisation continue est réconfortant.

8)    L’éducation

Un débat passionnant sur l’éducation. L’égalité à tout prix est remise en cause afin de lutter contre l’échec scolaire. Certains (Le Maire) cèdent à des extrêmes, au risque de tomber dans l’élitisme. D’autres proposent des classes de niveau et de libéraliser le marché de l’éducation. Si chanter la marseillaise (Copé) semble peu utile, le retour à l’uniforme est un vrai sujet de débat. Un segment particulièrement intéressant qui me conduira a dédié un article entier au sujet !

9)    Le social

Je termine en notant que, pour de nombreuses personnes, les échanges risquent de siffler aux oreilles. Fillion explique sans ciller que les enseignants vont devoir passer de trente deux à trente neuf heures et les fonctionnaires travailler plus pour permettre de supprimer cinq cent milles postes. Le Maire propose des emplois d’insertion payés cinq euros de l’heure, et d’autres promettent le service militaire obligatoire aux élèves en échec scolaire, le passage en force sans consulter la CGT ni le parlement de l’abolition du code du travail au profit des accords de branche... la liste est longues et les discours tenus constituent autant de pain bénit pour la gauche, à condition qu’elle se trouve un candidat capable de répondre à ce florilège de propositions particulièrement explosives !

3) Le combat des chefs : vainqueurs et vaincus !


Par ordre décroissant, voici, à mon sens, le classement final des prétendants :

7. Jean François Copé 1/10

Son talent oratoire aura surtout servi à déverser un torrent de radicalisation qui ne devrait profiter ni aux autres candidats ni à la droite en général. Difficile de l’imaginer rejoindre l’équipe de campagne du vainqueur, à moins qu’il s’agisse de Sarkozy. Mais les nombreux missiles qu’il lui a envoyé risque de le priver de cet honneur. Un candidat qui semble avoir participé à cette élection plus pour régler des comptes personnels qu’autre chose. A en croire les sondages, son message n’aura pas convaincu grand monde.

6. Bruno Le Maire 2/10

Il ne suffit pas d’être jeune pour incarner le renouveau. Un amateurisme et une simplification des grands dossiers, des propositions et valeurs très « vieilles » et réactionnaires lui ont fait perdre son électorat de prétendu troisième homme au profit de François Fillion.

5.  Jean Frédéric Poisson 3/10

L’inconnu de cette primaire avait l’opportunité de porter un message différent. Il s’est contenté d’essayer de paraître présidentiable et de présenter une ligne confuse, au lieu, par exemple, de mettre le paquet sur les valeurs chrétiennes. Quelques interventions concernant la critique de l’Etat d’Urgence ou le danger de la déshumanisation des nouvelles technologies lui permettent d’éviter la queue du classement.

4. NKM 5/10

Décidément une très mauvaise oratrice, NKM a eu le mérite d’amener certains sujets sur la table. Le financement des mosquées, les nouvelles technologies, une défense de la lutte contre le réchauffement climatique et l’affirmation des valeurs républicaines face au front national. Dommage que ses autres positions ne suivent pas cette ligne plus progressiste, et que sa prestation oratoire nuise à son discours.

3. Alain Jupé 6/10

En tant que favori des sondages, Alain Jupé avait le plus à perdre. Le recul et la distance qu’il a su prendre dans les premiers débats ont fini par le couper du peuple lors du dernier round où ses interventions sont souvent apparues comme molles. Je ne peu m’empêcher de faire le parallèle avec Hillary Clinton. Un homme d’Etat maitrisant les sujets et ne s’abaissant pas à la simplification et les formules choc. Son refus de verser dans le populisme est à son honneur, mais cela lui permettra-t-il de séduire les électeurs ?

2. Nicolas Sarkozy 6.5/10

L’homme à abattre, cible des principales critiques, s’est sorti plutôt bien d’un exercice clairement en sa défaveur. S’appuyant sur son expérience et sa posture d’homme fort, ses interventions étaient plus tranchantes et résonneront probablement mieux avec l’électorat populaire que l’intellectualité de Jupé. Reste que son style et sa campagne honteusement populiste risque de faire fuir l’électorat centriste. Pour lui, le taux de participation à la primaire sera déterminent.


1.     François Fillion 9/10

Pointé quatrième à 11% d’intention de vote avant le premier débat, l’ancien premier ministre de Sarkozy est apparut comme l’homme fort de cette campagne. Présidentiable, droit dans ses bottes, clair dans son message, Fillion est désormais au coude à coude avec ses deux principaux adversaires (le dernier sondage publié le donne à 29% !) et pourrait très bien créer la surprise. Le système médiatique a cherché à nous vendre un duel Jupé – Sarkozy. Il se pourrait bien que le troisième homme s’invite au second tour. Reste que sa position ultra-libéral est difficilement défendable.


Pour qui voter ?

Les élections américaines m’ont convaincu de deux choses. Il faut voter aux primaires, et il faut voter pour le candidat qui vous inspire, pas pour celui qui rentre dans le cadre de vos calculs.

Si vous vous retrouvez dans les valeurs de la droite et du centre, Fillion est votre homme. Son choc ultra libéral est là pour choquer, le discours s’adoucira probablement lors de la campagne présidentielle. Il semble clairement le mieux à même de gagner la présidentielle, de par son aisance  affiché lors des débats et son absence de casseroles notoires. Sa position vis à vis de la Russie demeure particulièrement inquiétante, mais ne semble inquiéter que les experts et les diplomates.

Si vous êtes plutôt centriste voir de gauche, vous envisagez de voter pour d’autre raisons que la victoire finale : en clair, mettre un terme au populisme et à la xénophobie affiché par Sarkozy. Dans ce cas, votre choix ne peut se porter que sur Alain Jupé, le seul défenseur du vivre ensemble et seul candidat à avoir refusé de jouer sur les peurs et le racisme pour se faire élire. Voter pour lui revient à dire : non, la France n’est pas l’Amérique, et le populisme n’a rien à faire dans une formation politique voué à exercer le pouvoir.

Quelques prédictions ?

L’inconnue principale concerne la participation, et de ce fait les sondages présentent une marge d’erreur qui les rend pratiquement inutiles.

Si je devais m’hasarder à une prédiction, je donnerais Sarkozy et Fillion au second tour. Le premier dispose d’une base de fidèles et d’un sens populaire qui lui fera probablement gagner des votes chez les populations rurales et âgées.

Le second possède incontestablement un momentum et  devrait bénéficier du fait d’être le candidat hors système (troisième homme).

C’est peu être un peu tiré par les cheveux quand on parle d’un ancien premier ministre, et une forte participation d’électeurs de gauche devrait permettre à Jupé de se qualifier malgré tout.

Réponse ce soir, d’ici là, pas d’excuses, allez voter !


Notes:

(1) L'esprit public, émission du dimanche 13 Novembre

(2) L'esprit public, émission du dimanche 13 Novembre

(3) Le monde.fr et lefigaro.fr




1 commentaire:

  1. Lecture éclairante et motivante avant le vote.
    Et pour le prono, rendez-vous ce soir...

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